Catherine Franklin a obtenu son diplôme de l’IB à l’International School of Hout Bay à Cape Town, en Afrique du Sud. Elle a ensuite fait des études de journalisme et travaille aujourd’hui pour le magazine House & Garden publié par Condé Nast en tant que rédactrice de contenus.
Qu’est-ce qui vous a poussée à préparer le diplôme du Baccalauréat International ?
Lorsque mon établissement scolaire a commencé à proposer le diplôme de l’IB, je savais peu de choses sur ce programme. Et quand j’ai intégré le Programme du diplôme, notre classe n’était que la deuxième cohorte. Cela n’a pas été une décision mûrement réfléchie ; c’était tout simplement le seul programme proposé par l’école où j’étais scolarisée. Néanmoins, quand j’ai obtenu le diplôme de l’IB, j’ai été très reconnaissante d’avoir eu cette chance, car cela m’a aidée à devenir la personne que je suis aujourd’hui.
Parlez-nous de votre travail actuel. À quel moment avez-vous su que vous souhaitiez poursuivre cette voie ?
J’ai fait des études de journalisme, et j’ai eu ma première expérience de rédactrice chez Liquid Thought, une entreprise d’innovation numérique. Récemment, j’ai été embauchée par le magazine House & Garden publié par Condé Nast en tant que rédactrice de contenus. J’ai eu la chance de choisir ma carrière alors que je n’étais encore qu’en deuxième cycle secondaire. J’ai découvert que j’avais un goût pour l’écriture et que j’étais plutôt douée. Cette prise de conscience a été la première étape vers la voie du journalisme. Au fil de mes explorations, j’ai développé une véritable passion pour les médias et le journalisme. Le moment décisif a été la découverte du Bang-Bang Club, un groupe de journalistes qui a couvert la guerre qui opposait les Zoulous et les Xhosas pendant l’apartheid. Ce nom vous dit peut-être quelque chose, car un des membres a reçu le prix Pulitzer pour cette célèbre photo sur laquelle on voit un enfant africain souffrant de malnutrition et, derrière lui, un vautour. Le Bang-Bang Club m’a donné envie à poursuivre le journalisme, et depuis, ma passion n’a cessé de grandir.
Lorsque vous étiez élève de l’IB, comment avez-vous orienté vos études dans le cadre du diplôme du Baccalauréat International afin qu’elles correspondent à vos centres d’intérêt ? Quels cours vous ont été les plus utiles ?
Lorsque j’ai commencé le diplôme de l’IB, mon établissement ne proposait le programme que depuis peu et seules quelques matières étaient enseignées. Celles qui m’ont été les plus utiles sont les cours d’anglais et d’études commerciales. Les cours d’anglais m’ont permis d’acquérir des compétences essentielles qui m’ont été fort utiles pendant mes années à l’université, comme la rédaction de compositions, l’analyse critique (que j’applique à peu près dans tous les domaines de ma vie) et une véritable passion pour l’écriture. Les cours d’études commerciales ont été très importants pour moi. Ils m’ont aidée à comprendre le fonctionnement des entreprises et m’ont apporté des compétences en matière de gestion. Je pense que tout le monde devrait avoir une compréhension de base des affaires car, dans une certaine mesure, nous devons tous travailler en lien avec le monde des affaires, peu importe notre métier.
Qu’est-ce qui vous a le plus inspirée en tant qu’élève de l’IB ?
Mon inspiration est venue de la responsabilité que l’IB m’a confiée. J’ai appris que, dans ce monde, on ne peut compter que sur soi-même, ce qui, en soi, s’est avéré particulièrement libérateur. Je crois profondément que l’IB m’a donné les clés pour devenir ce que je suis aujourd’hui, même si cela n’a fait qu’éveiller en moi quelque chose qui était déjà là. L’IB m’a encouragée à donner le meilleur de moi-même et à prendre ma vie en main.
Le mémoire, la théorie de la connaissance (TdC) et le programme CAS vous ont-ils préparée pour l’université ? Vous ont-ils permis de développer des compétences qui vous sont utiles encore aujourd’hui ?
Je ne saurais comment décrire la TdC, mais je sais qu’elle m’a apporté des compétences inestimables et qu’elle m’a appris à préférer tout remettre en question plutôt que d’accepter le statu quo ; une compétence clé dans mon métier de journaliste.
Et en ce qui concerne le programme CAS, bien qu’il n’ait pas occupé une place centrale dans mes études, je reconnais son importance. Nous avons tendance à oublier que l’éducation ne se limite pas aux connaissances scolaires ; il s’agit aussi de former la prochaine génération et, de nos jours, les cours qui permettent aux élèves de s’épanouir en tant que personnes manquent encore à l’appel. Le programme CAS m’a permis d’élargir ma vision des différentes communautés et modes de vie, ainsi que de cultiver mon esprit créatif.
J’étais assez optimiste, et probablement naïve, quand j’ai choisi mon sujet de mémoire. Même s’il était conseillé d’écrire sur une matière que l’on étudiait, j’ai décidé de ne pas tenir compte de cette recommandation et d’écrire un mémoire qui traite de psychologie. J’ai mené une étude sur le rapport entre attirance physique et stratégies de survie, qui m’a beaucoup intéressé et qui m’a sans aucun doute permis d’améliorer mon style d’écriture ainsi que mes compétences de recherche.
Avez-vous rencontré des obstacles dans votre éducation, vos études ou votre carrière ? De quelle manière les avez-vous surmontés ?
Le principal obstacle auquel toute ma classe a été confrontée était le manque de ressources de notre établissement. Nous n’avions même pas notre propre terrain de sport. Mais nous nous sommes débrouillés, et même très bien débrouillés, malgré le manque de ressources. Après mon diplôme universitaire, que j’ai obtenu avec mention, j’ai eu beaucoup de mal à trouver un travail dans mon domaine. Non pas parce que je n’avais pas les compétences requises, mais parce que je n’avais pas assez d’expérience, que la législation sud-africaine ne m’était pas favorable et que le marché de l’emploi était saturé. J’ai fini par trouver un emploi de serveuse, et c’est probablement la meilleure décision que je n’ai jamais prise. Je suis devenue indépendante, j’ai appris la valeur du travail et, sans jamais baisser les bras, j’ai continué à chercher dans mon domaine même si les perspectives étaient mauvaises.
Quels conseils donneriez-vous aux élèves de l’IB qui envisagent une carrière telle que la vôtre ?
En plus d'avoir de bonnes qualités rédactionnelles et de savoir effectuer des recherches, il me semble essentiel dans ce métier de faire preuve d’empathie, de compréhension, d’être capable de garder l’esprit ouvert et de remettre en question ses propres croyances ou le système dans lequel on a grandi. En tant qu’êtres humains, nous avons la responsabilité éthique de faire de cette société une société meilleure. C’est à cette seule condition que nous pourrons continuer à avancer. En tant que journaliste, j’aspire à rendre le monde meilleur grâce à l’information et à la sensibilisation. Donc si j’avais un conseil à donner aux futurs journalistes, et à tout le monde d’ailleurs, ce serait de garder l’esprit ouvert, d’être capable de tout remettre en question et de toujours donner le meilleur de soi-même.
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