La directrice générale de l’IB partage sa vision sur la façon dont l’éducation doit préparer les élèves à la « nouvelle normalité » qui les attend

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« L’éducation d’aujourd’hui ne fait pas assez pour développer des êtres humains équilibrés et pleinement conscients du monde qui les entoure. »

Notre directrice générale, Siva Kumari, a participé à divers forums de discussion mondiaux ces dernières semaines pour parler de l’avenir de l’éducation.

Dans son discours liminaire aux diplômés 2020 à l’IPN, puis lors de sa participation au webinaire du Forum for World Education modéré par Thomas Friedman et Andreas Schleicher, Siva Kumari a déclaré que nous vivons « la plus grande perturbation dans le domaine de l’éducation que le monde ait jamais connue ». Elle a également évoqué un grand nombre de possibilités et de défis auxquels l’éducation devra faire face dans le monde d’après la pandémie de COVID-19.

Siva Kumari a ensuite partagé sa vision de l’avenir de l’éducation face à un autre public virtuel composé d’un large groupe de professionnels de l’éducation, d’universitaires, et de fonctionnaires du monde entier au cours de la conférence « School of Tomorrow », qui a réuni des personnalités éminentes comme Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé.

Changer l’axe d’apprentissage

Siva Kumari a affirmé qu’un des problèmes principaux auxquels les systèmes éducatifs allaient devoir réfléchir était de savoir comment former des « apprenants permanents » dans le nouveau paysage post-pandémie. Pour y parvenir, elle explique qu’il est essentiel d’identifier les points forts et les aptitudes de chaque apprenant. Dans quels domaines excelle-t-il ou a-t-il besoin de notre aide ? Comment pouvons-nous le préparer à la « nouvelle normalité » qui l’attend ?

Mme Kumari a également déclaré que l’IB s’efforcera de trouver un moyen d’intégrer la passion des élèves à leur éducation dans le cadre de sa stratégie de former des apprenants permanents.

« Nous travaillerons à l’élaboration d’un apprentissage et d’environnements d’apprentissage adaptés à l’âge des apprenants et de politiques qui permettront de susciter et d’évaluer la passion des élèves à tous les niveaux et d’amener cette même passion dans leur éducation », a-t-elle confirmé.

Elle a également fourni quelques exemples pour illustrer la façon dont l’IB s’attelle à partager cette passion dans les salles de classe.

« Nous demandons aux élèves de créer des projets qui les passionnent. Chaque élève du Programme primaire (PP) réalise une exposition pour laquelle il doit mener une recherche sur un sujet et créer un changement dans le monde. Dans le Programme d’éducation intermédiaire (PEI), les élèves réalisent le projet personnel qui leur demande d’analyser un problème plus important, de mener une recherche et de créer un produit. »

Le bouleversement de la technologie dans l’éducation

Lors du webinaire du Forum for World Education, les membres du panel ont partagé leurs points de vue sur la façon dont la technologie change les perceptions traditionnelles de l’apprentissage, ainsi que la façon même dont les élèves apprennent. Siva Kumari reconnaît une perte inédite de l’apprentissage (en faisant référence au temps passé en classe) comme conséquence de la pandémie et réfléchit à la façon dont la technologie peut nous aider à repenser notre façon de concevoir l’apprentissage.

« Il est maintenant très clair que l’apprentissage ne se passe pas uniquement dans les établissements. Nous devons à présent imaginer de nouvelles formes de scolarité et penser au-delà des murs de brique et de béton. Nous voulons que les apprenants soient capables d’apprendre avec et grâce à la technologie, mais nous souhaitons également qu’ils soient des penseurs critiques. Nous ne voulons pas qu’ils deviennent de simples usagers de la technologie », a-t-elle souligné.

La dirigeante de l’IB a ajouté : « Nous avons besoin des technologies actuelles pour aider l’apprenant à se développer en tant que tel. Nous devons engager une conversation ouverte avec les enfants et les parents concernant les connaissances, les compétences et les qualités qui seront nécessaires pour la quatrième révolution industrielle. »

Soutenir les enseignants maintenant pour assurer un bien-être futur

Pour les membres du panel du webinaire du Forum for World Education, il est important que les décideurs économiques abandonnent les politiques à court terme et qu’ils se concentrent sur les enseignants et la raison pour laquelle ils sont les piliers de la compétitivité d’un pays.

Siva Kumari a affirmé que les professionnels de l’éducation devraient recevoir le même soutien que tous ceux dont le métier est reconnu indispensable à la société et à l’économie.

« Les enseignants sont des professionnels essentiels qui contribuent au futur bien-être de l’économie et à la compétitivité d’un pays. Par conséquent, ils ont besoin qu’on leur donne accès à la technologie et aux outils nécessaires, comme on le fait pour les médecins qui ont une multitude d’outils et de données à utiliser pour traiter leurs patients. »

« Nous n’avons pas besoin d’élèves qui connaissent la seule bonne réponse. »

En ce qui concerne la manière dont les élèves sont évalués, Siva Kumari a souligné que « l’éducation d’aujourd’hui repose encore trop sur un système d’évaluation désuet. L’examen final teste les capacités des élèves à mémoriser le contenu qu’on leur a enseigné pendant un an ou deux. Mais le monde n’a pas besoin de citoyens dont le meilleur atout est la mémorisation et la capacité à répéter des informations facilement accessibles partout et à tous. »

En outre, Siva Kumari a expliqué que les systèmes éducatifs ont pour « responsabilité de concevoir des évaluations qui capturent véritablement les capacités de chaque élève plutôt que d’essayer de concevoir un système qui les empêche de tricher. »

« Mais le monde n’a pas besoin de citoyens dont le meilleur atout est la mémorisation et la capacité à répéter des informations facilement accessibles partout et à tous.

Nous n’avons pas besoin d’élèves qui connaissent la seule bonne réponse. Nous avons besoin d’élèves qui comprennent pourquoi il est possible d’avoir quatre réponses acceptables et nous devons avoir un système d’évaluation qui suscite les meilleures réflexions chez les élèves. »

La directrice générale de l’IB a également informé qu’elle menait des discussions similaires avec les universités, qui souhaitent « mettre davantage en avant la dimension humaine » dans leurs rapports avec les élèves. Selon Siva Kumari, les universités veulent recevoir plus d’informations (telles que celles déjà fournies par l’IB) sur les élèves au-delà de leurs seuls diplômes.

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